"Ce n’est pas la planète qui est en danger mais l’humanité : Il faut agir »
- RVLF
- 17 sept. 2022
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Les scientifiques sont unanimes : "le changement climatique est déjà là". À l’image du dernier rapport du GIEC qui a lancé un avertissement sans précédent à l’humanité, ce rappel sonne comme un électrochoc. Catastrophes climatiques de plus en plus fréquentes et intenses, sécheresse, acidification des océans… tous les voyants sont au rouge.
2050, peu importe le scénario, nous aurons une température moyenne plus élevée que celle d’aujourd’hui", s’inquiète Patrick Josse, directeur de la climatologie et des services climatiques à Météo France.
Même si le constat est sans retour, "nous pouvons encore agir. Il est important de ne pas dépasser le cap des 2 °C. À partir de 4 °C, tout va s’emballer et nous ne pourrons plus rien contrôler". Fonte du permafrost, montée des eaux jusqu’à 6 mètres… " ce n’est pas la planète qui est en danger mais l’humanité".
2022 La planète brûle
Du sud de la France au pourtour méditerranéen, de la Sibérie à la Californie, de l’Australie à l’Amérique du Sud, les feux de forêts atteignent une ampleur sans précédent. La météo (sécheresse, chaleur et vent) est particulièrement défavorable, et les activités humaines jouent un rôle majeur dans la multiplication des incendies, y compris volontaires. Là où s’enflamment les forêts, c’est souvent l’homme qui tient l’allumette.
Chaque année, plus de 30 millions d’hectares (soit dix fois la Belgique) de forêts disparaissent, ce qui représente une menace pour les écosystèmes et pour les citoyens du monde. Dans ce contexte, limiter l’ampleur des feux contribue à sauver des vies, à éviter des dégâts humains et matériels, et à préserver la faune et la flore, qui paient un lourd tribut aux incendies. En outre, les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines représentent l’équivalent de 55 milliards de tonnes de CO2 par an, dont 10 % à 15 % sont dues aux feux de forêts. C’est autant que les émissions du secteur des transports au niveau mondial.
Nous sommes dans une véritable guerre du feu, qui nécessite d’amplifier la coopération internationale. Certes, il existe bien des coopérations ponctuelles entre pays européens, encouragées par l’Union européenne, ainsi que le programme rescEU mis en place en 2019 par l’UE pour mutualiser une flotte d’appareils. Il faudrait aller plus loin et imaginer une structure capable d’amplifier et d’étendre cette mutualisation à l’échelle mondiale.
Source : https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/08/12/incendies-nous-sommes-dans-une-veritable-guerre-du-feu-qui-necessite-d-amplifier-la-cooperation-internationale_6137829_3232.html
La biodiversité en danger (source OFB)
Aujourd’hui, le constat est sans appel, la biodiversité est en chute libre. De nombreux animaux et plantes disparaissent, à un rythme encore jamais égalé. La disparition de la biodiversité est en train de provoquer des effets graves sur les moyens de subsistance, l’économie et la qualité de vie des populations humaines. On parle même d’extinction de masse.
Sixième extinction en vue
L’eau, le pétrole, le gaz, le charbon, les animaux, les minerais, la forêt amazonienne, ne sont pas des ressources naturelles inépuisables. Les sociétés humaines se sont servies sans compter, sans se préoccuper de l’avenir.
Depuis deux-cents ans, les extinctions d’espèces sont 10 à 1000 fois plus rapides que le rythme naturel. Un constat que 1400 scientifiques ont établi dans le monde entier. A ce rythme-là, la planète va perdre 75 % de ses espèces en 500 ans. Cette 6ème extinction est cette fois causée par une seule espèce, l’espèce humaine.
Ce qui menace la biodiversité
Toutes les causes de l’effondrement actuel de la biodiversité résultent des activités humaines. Leurs conséquences sont déjà ressenties partout par les populations humaines. Elles affectent tous les milieux, tous les pays, toutes les espèces. Les effets sont si marqués que les experts du monde entier se sont réunis pour lister les causes, évaluer les pertes et proposer des solutions.
La destruction et l’artificialisation des milieux naturels (30 % des impacts)
· Quand une forêt primaire est transformée en culture ou en pâture,
· quand des prairies et des haies laissent place à une autoroute,
· quand un centre commercial est bâti sur des terres agricoles,
· quand un marais est asséché,
· quand un cours d’eau est rectifié ou fragmenté par des barrages,
· quand une mine est creusée à ciel ouvert,
nombre d’êtres vivants disparaissent directement ou indirectement.
La surexploitation des ressources naturelles et le trafic illégal d’espèces (23 % des impacts)
La pêche industrielle ne laisse ni aux poissons, ni aux coquillages ni aux crustacés, le temps de reconstituer leurs populations. L’exploitation forestière entraîne l’abattage d’arbres âgés de plusieurs siècles. Les pratiques illégales de chasse et de commerce mettent en péril des espèces végétales et animales.
Le changement climatique global (14 % des impacts)
L’utilisation massive de combustibles fossiles (gaz, charbon, pétrole) émet des gaz à effet de serre, qui provoquent le réchauffement de l’atmosphère. Le changement climatique est en marche : augmentation de la température des océans, fonte des glaces, élévation du niveau de la mer. Des perturbations plus violentes et plus fréquentes comme les cyclones, tempêtes et sécheresses, accentuent la disparition de milieux naturels et augmentent le nombre de réfugiés climatiques.
Les pollutions des océans, des eaux douces, du sol et de l’air (14 % des impacts)
Pesticides chimiques, engrais, solvants, pollutions accidentelles sont également responsables de la dégradation des milieux naturels. Ils s’infiltrent dans le sol jusqu’aux cours d’eau et aux nappes d’eau souterraines ou s’introduisent, comme les plastiques, dans l’alimentation ; ils impactent directement les milieux naturels, les espèces, et affectent pour longtemps la santé humaine.
L’introduction d’espèces exotiques envahissantes (11 % des impacts)
Certaines espèces, animales, végétales, bactéries, virus ont été introduites volontairement pour leur intérêt économique (alimentation, horticulture, fourrure...). D’autres sont arrivées accidentellement dans une région, accrochées à la coque d’un bateau, par exemple. Certaines se plaisent si bien dans leur nouvel environnement qu’elles peuvent devenir envahissantes et provoquer la disparition d’espèces locales, la dégradation des milieux naturels, voire affecter la santé humaine.
Des menaces indirectes
Les experts mondiaux identifient d’autres facteurs qui participent fortement à la dégradation de notre biosphère :
Une démographique croissante
La population mondiale a doublé depuis 50 ans, en adoptant des modes de vie qui provoquent une croissance exponentielle des besoins.
La mondialisation
Manger de la viande nourrie avec du soja d’Amazonie, boire du vin chilien, dormir dans un lit en bois venu du Gabon… La mondialisation a multiplié les échanges entre consommateurs et producteurs. Il est difficile pour de simples consommateurs de percevoir les dégradations que les achats engendrent dans les régions où ils sont produits : utilisation accrue des énergies fossiles, forte consommation d’eau, par exemple…
Des technologies voraces
Les nouvelles technologies, l’électronique et le numérique, grande révolution du 21ème siècle, sont de gros consommateurs d’énergie, d’extracteurs de matières premières et d’émetteurs de gaz à effet de serre. Internet et l'ensemble des nouvelles technologies consomment chaque année environ 7 % de la production mondiale d'électricité.
Un modèle inadapté
Le modèle économique dominant s’appuie sur l’idée qu’une croissance économique infinie est possible dans un monde aux ressources pourtant épuisables. Or, ce système accélère l’érosion de la biodiversité et la compétition des usages, telles que l’agriculture chimique, la pêche industrielle, le pillage des matières premières au profit des plus aisés.
Ainsi cheminent côte à côte le réchauffement climatique et le recul de la biodiversité pendant que les décideurs politiques des pays développés et de quelques autres continuent de regarder ailleurs !
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