Qu’est-ce qu'une zone à faibles émissions ?
C’est une directive européenne de 2008 visant à améliorer la qualité de l’air sur son territoire. En France, c‘est la loi d’orientation de mobilités de 2019 et la loi Climat et résilience d’Août 2021 qui a rendu les ZFE obligatoires dans une dizaine de métropoles françaises.
Les normes édictées sont strictes et sensées protéger la santé des européens. La France n’est pas bonne élève : l’Etat a été condamné par la cour de justice de l’UE en 2019.
Les ennemis de la ZFE sont, entre autres, l’autosolisme (pratique solitaire de la conduite d’un véhicule motorisé) et l’inaction.
Aujourd’hui, 40.000 décès peuvent être attribués à la pollution de l’air en France et en se focalisant sur la métropole grenobloise, 490 vies pourraient être sauvées tous les ans. Car ce sont surtout les maladies chroniques qui touchent potentiellement nos enfants et nos proches.
Les coûts directs et indirects de cette pollution sont estimés à 100 milliards € par an en France (frais médicaux, arrêts maladie…). Sur le territoire de Grenoble Alpe Métropole, le projet interdisciplinaire Mobil’Air a mesuré les impacts sanitaires et économiques de la pollution de l’air qui se soldent par 145 décès et coutent 495 millions d’euros. Les populations défavorisées en sont les premières victimes.
Les polluants dont les particules fines (Particulate matter) sont émis par le chauffage au bois pour 56 % et les véhicules pour 15 % en 2022.
Coté chauffage, en 2022, l’Alec38 a soutenu le changement de 500 appareils de chauffage au bois.
Pour les véhicules, les PM proviennent en grande partie du diesel mais aussi des freins lors de l’abrasion et de l’usure des pneus par re-suspension sur la route. Depuis 2011, les progrès ont été réalisés grâce aux normes Euro 5 et 6 qui permettent de limiter les émissions à l’échappement. Il reste néanmoins que tous les véhicules, y compris les véhicules électriques, émettent des particules d’abrasion et de re-suspension.
Que pouvons-nous faire ?
Avant de refuser d’entrer dans une ZFE, il existe des solutions pour agir contre la pollution de l’air, même au niveau d’un village comme le FONTANIL CORNILLON.
Notre village est desservi par le tram, ce qui n’est pas le cas de communes comme Sassenage, Claix, Meylan… La Métro a énormément fait pour les déplacements doux, pour le covoiturage et le réseau trans’Isère s’est développé. Donc, la solution ne réside pas seulement dans l’achat d’une voiture électrique qui n’est pas la solution idéale pour les ménages. Les instances municipales pourraient porter l’idée de la gratuité des transports en commun auprès du conseil métropolitain.
Elles pourraient également poursuivre la permutation des appareils de chauffage au bois et instaurer les ZFE en accompagnant les personnes à organiser leur mobilité domicile travail.
En covoiturant 210 jours par an, c’est tout de suite un pouvoir d’achat en hausse : Une voiture citadine coute 4500 € / an à son propriétaire assurance et entretien compris. Le covoiturage permet de réduire tout de suite le coût d’utilisation des véhicules qui par ailleurs ne cesse d’augmenter. Ce sont aussi moins de pollution, moins de bruit, moins de particules dans l’air mais aussi dans les réseaux d’eau pluviale.
Cela réduit la saturation du trafic, le coût du stationnement, le temps perdu et des m2 qui servent à stationner les véhicules qui ne servent à rien sur les parkings pendant de longues heures. On pourrait utiliser tout ou partie de la surface pour construire de nouveaux logements et laisser place à des espaces verts.
Mais tout n’est pas rose au pays de la ZFE !
Si nous allons au-delà des zones placées en bordure du périmètre de la ZFE, quid des personnes sans transport en commun, obligées de prendre leur voiture pour le trajet domicile travail…Il faut développer une intermodalité (faciliter de passer d’un mode de transport à un autre).
Si les ZFE ont un coût social trop fort, que dire des effets sanitaires et économiques importants à supporter ?
Pour conclure, la ZFE doit être équitablement répartie pour éviter de juste faire un déplacement de pollution vers la périphérie. La ZFE ne se résume pas à un changement de véhicule mais plutôt que de planifier l’interdiction de certains véhicules, qui a soulevé l’indignation des défenseurs des libertés individuelles, les communes devraient inciter, par une concertation, leurs concitoyens à prendre les transports en communs, utiliser les déplacements doux, changer leur mode de chauffage et sensibiliser sur les particules fines. C’est à elles d’accompagner ce changement pour aller vers une qualité de vie qui passera forcément par une meilleure qualité de l’air.
On ne peut plus utiliser la marche arrière, il faut accepter ce changement inéluctable. Il est nécessaire de penser aux générations futures.
Plus de renseignements : agirpourlair.fr
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